Scénarios climatiques

Les trajectoires de concentration représentatives (RCP) ont été développées pour le cinquième rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Ils décrivent différents niveaux de rayonnements induits par les gaz à effet de serre qui pourraient se produire entre 2011 et 2100. Cependant, ils n'incluaient aucun « récit » socio-économique pour les accompagner. Au cours des dernières années, une équipe internationale de climatologues, d'économistes et de modélisateurs de systèmes énergétiques a développé une gamme de nouvelles « voies » qui examinent comment la société mondiale, la démographie et l'économie pourraient changer au cours du prochain siècle. Ils sont connus sous le nom de « Voies socio-économiques partagées » (SSP). Les SSP ont été publiés en 2017 (Riahi et al., 2017) et ils joueront un rôle majeur dans le sixième rapport d'évaluation du GIEC en 2021/2022.


Les SSP sont des scénarios de référence qui décrivent les développements futurs en l'absence de nouvelles politiques climatiques, au-delà de celles déjà en place aujourd'hui. Ils offrent cinq voies que le monde pourrait emprunter. Les cinq SSP diffèrent principalement par la croissance démographique, l'urbanisation, la croissance économique, les investissements dans l'éducation et la santé, le système énergétique et l'utilisation des terres, le taux de développement technologique ainsi que les moteurs de la demande, tels que les changements de mode de vie (Riahi et al., 2017).

En tant que RCP, les SSP ne sont pas non plus complets dans leur conception, car ce ne sont que des avenirs sociaux sans inclure les impacts du changement climatique. De plus, aucune mesure d'atténuation ou d'adaptation n'y est mise en œuvre (O'Neill et al., 2020). Par conséquent, ClimateImpactsOnline utilise trois combinaisons SSP-RCP pour visualiser les données climatiques correspondant à différents scénarios socio-économiques et de rayonnement.


« Durabilité » SSP1 - 2.6

Le scénario de faible changement climatique (SSP1) présente une voie relativement durable, souvent appelée « Taking the Green Road ». Le scénario suppose des investissements élevés dans l'éducation et la santé. Celles-ci conduisent à une accélération de la transition démographique et à un ralentissement de la croissance démographique, notamment dans les pays en développement. Au total, l'accent est mis plus largement sur le bien-être humain. Poussées par un engagement croissant à atteindre les objectifs de développement, les inégalités sont réduites à la fois entre les pays et à l'intérieur des pays. La consommation est orientée vers une faible croissance des matières premières et une moindre intensité en ressources et en énergie. Le scénario de référence SSP1 présente de faibles défis en matière d'atténuation et d'adaptation climatiques, car les objectifs climatiques peuvent être atteints à l'échelle mondiale (O'Neill et al., 2017). Le SSP1 est associé à une puissance de forçage de 2,6 Watt par mètre carré en 2100.

« Rivalité régionale » SSP3 - 7.0

Le scénario de changement climatique modéré (SSP3) également appelé « rivalité régionale » se caractérise par une résurgence du nationalisme et des conflits régionaux. Cela pousse les pays à se concentrer de plus en plus sur des problèmes nationaux ou, tout au plus, régionaux. Par exemple, les objectifs de sécurité énergétique et alimentaire ne sont atteints que dans leur propre région. Les investissements dans l'éducation et le développement technologique diminuent. Le développement économique est lent, la consommation est à forte intensité matérielle et les inégalités s'aggravent avec le temps. De plus, la croissance démographique est faible dans les pays industrialisés et élevée dans les pays en développement. Dans l'ensemble, le SSP3 se caractérise par une faible priorité internationale pour répondre aux préoccupations environnementales (Fujimori et al., 2017). Le scénario SSP3 est combiné avec un niveau de forçage de 7 Watt par mètre carré.

« Développement alimenté par les fossiles » SSP5 - 8.5

Le scénario extrême (SSP5) se caractérise par des progrès technologiques rapides et un développement du capital humain. Les marchés mondiaux sont de plus en plus intégrés. Il y a aussi d'importants investissements dans la santé, l'éducation et les institutions pour améliorer le capital humain et social. Dans le même temps, cela s'accompagne de l'exploitation d'abondantes ressources en combustibles fossiles et de l'adoption de modes de vie gourmands en ressources et en énergie partout dans le monde. On croit en la capacité de gérer les systèmes sociaux et écologiques, y compris par la géo-ingénierie si nécessaire (Kriegler et al., 2017). ClimateImpactsOnline utilise la combinaison du scénario SSP5 avec un niveau de rayonnement induit par les gaz à effet de serre de 8,5 watts par mètre carré.

Voir également:

Base de données SSP

Les voies socio-économiques partagées (SSP) : un aperçu (affiche)
Sources:

O'Neill, C.-B., Carter, TR, Ebi, K. et al. Réalisations et besoins du cadre de scénarios de changement climatique. Nat. Clim. Chang. 10, 1074-1084 (2020). https://doi.org/10.1038/s41558-020-00952-0

Riahi, K. et al., Les voies socio-économiques partagées et leurs implications en matière d'énergie, d'utilisation des terres et d'émissions de gaz à effet de serre : un aperçu, Global Environmental Change, Volume 42, 153-168 (2017). https://doi.org/10.1016/j.gloenvcha.2016.05.009.